Eduard Agricola est un peintre romantique allemand qui a d'abord reçu une solide formation à l'Académie de Berlin. Après avoir séjourné quelques temps à Salzbourg, il effectue dès les années 1830 l'incontournable voyage en Italie (Rome, Naples...). Agricola a la révélation de son art devant les paysages de l'Italie immémoriale : ruines de l'Antiquité, paysages côtiers et maritimes, villages perchés, monts et volcans.
Le feu est sous la terre, le feu est dans le ciel.
Le feu des entrailles de la terre a façonné le relief.
Le feu du ciel a fait la lumière et le regard de l'homme.
Le ciel rejoint la terre à l'horizon, c'est la naissance de l'impossible.
Seul l'homme voit le ciel et la terre qui se touchent.
L'horizon est une expérience métaphysique intégrale,
car voir l'infini, c'est conjecturer sur l'au-delà du visible.
Voir loin, c'est mettre en perspective, apprécier la distance, deviner...
Voir loin, c'est rendre l'homme artiste.
Voir loin, c'est déjà partir.
L'homme est le conquérant, l'arpenteur et le peintre de l'espace visible.
La terre est la demeure et la trace de l'homme
Car l'homme écrit à même la terre.
La terre porte la mémoire et le sang des hommes.
Elle porte les ruines et les tombeaux.
Elle donne la pierre pour l'édifice du temple humain.
Elle rêve la paix et l'enfant.
La mer est l'eau dans son infinité.
Infinité des origines, berceau de la nativité.
La mer est le grand voyage de l'âme, le chemin vers les peuples inconnus,
La nécessité qui éteint tous les incendies.
En elle sont dissous tous les sabliers de l'existence terrestre.
L'oubli où se jettent toutes les mémoires.
La naissance des vents, la respiration de la terre.
La beauté est le mariage de la lumière, de la terre et de l'eau.
L'horizon indépassable de toute chose.
La foi dans cet horizon.
La beauté nous emmène au loin, là-bas, sur les rivages de l'esprit.