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"Figures de cire" (1914) de Maurice Tourneur 1er film d'horreur de l'Histoire du cinéma #89
"Figures de cire" (1914) de Maurice Tourneur peut être considéré comme le premier film d'horreur de l'histoire du cinéma.

Comme dans n'importe quel film d'horreur, tout paraît normal au départ. Les êtres humains jouent à vivre, à fanfaronner. Comme le dit Lacan, ils fantasment la réalité, car s'ils voyaient le réel, ils ne verraient que la béance de l'existence. Alors ils passent leur temps à jouer à vivre. Jouer à vivre c'est parier, c'est parier sur Dieu (Pascal), ou sur une vie qui vaudrait mieux qu'une autre parce qu'on y aurait mis beaucoup de nous-mêmes, de joies, de tristesses, d'amour et d'efforts peut-être.
Mais l'on peut aussi jouer à jouer, ce qui revient à avouer qu'il n'y a rien d'autre à faire que de jouer son rôle. C'est alors la futilité même de l'existence, et cette bassesse d'oser jouer pendant que d'autres triment, souffrent ou meurent. Jouer à être riche, jouer à perdre son temps et son argent. Jouer à s'ennuyer et à se divertir.
Et l'on parie de nouveau sur tout et rien, sur une chose et son contraire, sur n'importe quoi, on parie sur l'instant, sur l'heure qui vient. On parie que nous y serons encore nous-mêmes. Comment pourrait-il en être autrement?
Pourquoi avoir peur de devenir un autre? Pourquoi avoir peur là où je ne peux pas devenir autre par la seule force des choses?
Je parie que je n'aurai pas peur dans le désert même de l'existence.
Cependant la solitude est le lieu où j'imagine, elle est le lieu où je suis à la merci de mon imagination. Et là où dans le monde je fantasmais ma vie parmi les autres, dans la solitude je suis hanté par ma propre existence, il me faut jouer à ne pas être seul, il me faut jouer à être en paix avec moi-même et à goûter de cette quiétude.
A supposer cependant que cette quiétude ne vienne pas, que les objets se mettent à avoir une âme, que l'imagination travaille, que le fantasme se déplace pour donner vie au monde inanimé, que je ne puisse plus jouer pour de faux, que ce soit soudainement la panique, car tout serait alors absolument vrai et réel, sans la place du jeu entre moi et le monde, alors je serais fou, c'est-à-dire incapable de parier sur le néant, et les "je" seraient faits, comme des rats.
 
Tag(s) : #Cinéma
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