Poème pour Alighiero e Boetti
Ecrire pour peindre
Peindre l'écriture
Colorer la logique nue
Comme par hasard, sans raison
Divination
Sentir que ça parle tout seul
De l'inattendu
L'alphabet s'allume dans le tissu coloré des différences
Statique, mécanique, cybernétique
Floraison de signes
Le tableau de la langue est toujours déjà là
Prêt à être inventé
Le désordre illumine la langue
Vivante
Piège de l'attention qui se fixe
Hypnotique poison de vie
La lettre apostrophe le monde
Rien n'existe seul. Tout est tissé
Grouillements arabesques
Des rêves cubiques de l'enfance
Tout est à sa place nulle part
Dans le je du jeu
Irisation de l'emplacement
Couleur de l'autre lumière
"Mettre au monde le monde"
Naissance d'un alphabet
Naissance d'un algorithme
La danse de l'immobile
Envoie au Diable
Les carrés chatoyants du désir
Jouer à l'infini avec des atomes identiques
La multiplicité prise toute entière
Dans la finitude joyeuse de la survie
Tournant en boucles immobiles
Langues liées
D'invisibles déchiffrables.
L'homme dans le plus grand secret de ses codes.
A peint sur les murs de l'étonnement
"Rien à voir, rien à cacher", "Pour de nouveaux désirs", "Signes et dessins"...
Comme un espoir que tout recommencera différemment
Dans la langue.